Annexes
Les Yeux du témoin et le regard du borgne, Maxime Steinberg, 1990
   
Sources documentaires du massacre des juifs de l'Ouest
à l'arrivée à Auschwitz
   

   1. Le journal de J.-P. Kremer à Auschwitz
   2. Le document Dannecker
   3. Le télex du 29 avril 1943 
   4. La méthode Brack 
   5. La « vergasungskeller » d' Auschwitz
   6. La « vergasung »

   Notes

     

1. Le journal de J.P. Kremer à Auschwitz (1)

 Nederlands: Dagboek J.P. Kremer  Deutsch Tagebuch J.P. Kremer

29.8.1942

Affectation au camp de concentration d'Auschwitz conformément a l'ordre F.L. USSZ 2150 28.8.42 1833 n° 1565 car, dit-on, un médecin y fait défaut a cause d'une maladie.

30.8.7942

Départ de Prague a 8 h 15 via Böhmisch Trübau Olmütz Prerau, Oderberg. Arrivée au camp de concentration d'Auschwitz à 17h 36. Quarantaine au camp a cause de nombreuses maladies infectueuses (typhus exanthématique, malaria, dysenterie). Le medecin de garnison, le Capitaine Uhlenbrock me remet des instructions à caractère tres secret(2) On me loge au foyer des Waffen S.S., dans une chambre d'hótel (26).

Le sergent d'état-major Wilhelmy(3).
Voir Virchows Drelir 1936 !

31.8.1942

Climat tropical avec vingt-huit degrés à l'ombre ! Poussière et mouches innombrables ! Excellente nourriture au foyer des Officiers. Ainsi, on nous a servi ce soir du foie de canard au vinaigre pour 0,40 RM accompagné de tomates farcies, de salade de tomates, etc. L'eau étant infectée, on boit de l'eau de Sellz que l'on obtient gratuitement et à volonté (Mattoni). Première vaccination contre le typhus exanihémalique. Photographies pour la carte d'identité du camp.

1.9.1942

J'ai commandé par écrit, à Berlin, une casquette d'officier S.S., un ceinturon et des bretelles. Dans l'après-midi, j'ai assisté à la désinfection d'un bloc pour le débarrasser des poux au moyen d'un gaz, le cyclon B.

2.9.1942

J'ai assisté pour la première fois à une action spéciale à l'extérieur, à trois heures du matin.(4) En comparaison, l'Enfer de Dante m'apparaît presque comme une comédie. Ce n'est pas pour rien qu'Auschwitz est appelé le camp de l'extermination !

3.9.1942

Je suis tombé malade pour la première fois, victime des crises de diarrhée qui affectent tous ceux du camp et qui sont caractérisées par des vomissements et des accès douloureux d'une espèce de colique. N'ayant bu la moindre goutte d'eau, la cause en est ailleurs. Le pain, non plus, ne peut avoir provoqué ces crises car ceux qui ne consomment que du pain blanc (régime) en sont également atteints. Cela tient probablement au climat malsain qui est a la fois continental et tropical très sec, accompagné de masses de poussière et de vermines (mouches)

4.9.1942

Contre les diarrhées : pendant un jour, bouillies et tisanes de menthe ; ensuite régime d'une semaine. De temps en temps, charbon et tanalbine. Amélioration déjà sensible.

5.9.1942

Aujourd'hui, à midi, à une action spéciale à partir du C(amp de) Concentration des) F(emmes) (« Musulmans(5) ») : le comble de l'horreur. L'adjudant Thilo(6) (médecin militaire) avait raison de me dire aujourd'hui que nous nous trouvions ici à l'anus mundi. Le soir, vers huit heures, j'assiste de nouveau à une action spéciale sur des gens en provenance de Hollande(7). A cause de la ration supplémentaire distribuée à de telles occasions, — consistant en un litre et demi d'alcool, cinq cigarettes, cent grammes de saucisse et pain —, les hommes se bousculent pour participer à de telles actions. Je suis de service aujourd'hui et demain (dimanche).

6.9.1942

Aujourd'hui, dimanche, excellent déjeuner : consommé de tomates, un demi-poulet avec pommes de terre et choux rouge (20 grammes de matière grasse), dessert et magnifique glace à la va­nille. Après le repas, souhaits de bienvenue au nouveau médecin de la garnison, le lieutenant Wirths, natif de Waldbröl(8). Il a servi autrefois à Prague sous les ordres du major Fietsch, médecin de régiment. Me voilà donc au camp depuis une semaine, mais je n'ai pas encore réussi à me débarrasser entièrement des puces de ma chambre d'hôtel, malgre les mesures prises contre elles : Flit (Cuprex), etc. J'ai ressenti une impression vivifiante en faisant ma visite de présentation à adjoint du commandant et en lisant au-dessus de son bureau cette grande inscription tracée sur du papier : « Cyclistes, descendez(9) ». D' ailleurs, dans notre bureau de l'infirmerie S.S., on peut aussi lire celle sentence remarquable : si dans le cours de la vie, tu touche mille fois la cible en plein, on le remarquera, on t'approuvera du chef ci on passera. Mais si un jour tu vises à côté, personne ne l'oubliera, pas même le moindre des roquets. Le soir, je suis de nouveau présent a une action spéciale, à l'extérieur'(10).

7.9.1942

Deuxième vaccination contre le typhus exanthématique. Au­jourd'hui temps pluvieux et plus frais.

9.9.1942

Ce matin, mon avocat de Munster, le professeur Hallermann, docteur en droit, me fait part de la nouvelle fort réjouissante que le divorce avec ma femme a été prononcé le 1er de ce mois. Plus tard, dans la matinée, j'ai assisté en qualité de médecin à l'administration de coups de bâton à huit détenus et à une exécution par arme de petit calibre. J'ai obtenu du savon en paillettes et deux morceaux de savon. A midi, devant l'infirmerie S.S., un civil se précipite sur ma bicyclette comme s'il projetait un attentat, court à mes côtés et me prie de lui dire si je ne suis pas le conseiller d'administration Heuner, de Breslau, qui me ressemble d'une manière incroyable. Il ajoute qu'il a été au front avec ce monsieur au cours de la première guerre mondiale. Combien de sosies, ai-je, à vrai dire, de par le monde ? ! Le soir, j'ai assisté à une action spéciale(11) (la quatrième fois(12)).

Je vois de nouveau des couleurs gaies ; le voile noir de ma vie s'est dissipé !

10.9.1942

Le matin, j'ai assisté à une action spéciale (la cinquième fois)(13)

10.9.1942

Aujourd'hui, arrivée au camp du lieulenanl-colonel Lolling(14). Ce n'est qu'au moment de sa présentation que j'ai appris que je remplaçais le capitaine Kitt(15) qui se trouve actuellement en permission de détente dans la région de l'Obersalzberg.

17.9.1942

J'ai commandé à Berlin, au comptoir des vêlements, un manteau toutes saisons d'après les mesures du tailleur : jusqu'à la taille 48, longueur totale 133, mi-dos 22, jusqu'au coude 51, longueur totale de manche 81, largeur dos 107, largeur hanches 124. J'ai joint un bon pour uniforme, c'est-à-dire pour un manteau d'uniforme pour toutes saisons. Aujourd'hui, j'ai visité le camp des femmes de Birkenau en compagnie du docteur Meyer(16).

20.9.1942

Ce dimanche après-midi, de trois à six heures, par magnifique temps ensoleillé, j'ai écouté un concert de l'orchestre de l'Opéra National de Varsovie, quatre-vingts musiciens. A midi, on nous servit du rôti de porc ; le soir, de la tanche frite.

21.9.1942

J'ai écrit aujourd'hui à cause d'Otto à la direction de police de Cologne (service de la police judiciaire). Dans la soirée, abats de canard. Le docteur Meyer me fait part de la transmission héréditaire d'un traumatisme (nez) dans la famille de son beau-père.

23.9.1942

Cette nuit, j'étais à mes sixième(17) et septième(18) actions spéciales. Le matin, le général de corps d'armée Pohl est arrivé avec sa suite au foyer des Waffen S.S.(19). Devant la porte, une sentinelle. Pour la première fois, on me présente les armes. Le soir, à vingt heures, dîner au foyer des officiers S.S. en compagnie du général de corps d'armée Pohl : un véritable festin, on nous a servi du brochet frit à volonté, du vrai café, une excellente bière et des sandwiches.

25.9.1942

Le général Grawitz(20) arrive à la garnison et au camp. Lors de la visite médicale, il veut que je lui dise ce qu'un médecin doit ordonner avant toutes choses dans les cas d'apparition de maladies infectieuses. Je ne sais vraiment pas comment lui répondre car il est impossible de donner ainsi une indication tout à fait générale. Et quel ne fut pas son avis ? Écoutez bien : un purgatif ! Comme si le médecin pouvait combattre chaque rhume, angine ou diphtérie, sans parler du typhus abdominal ! Ce n'est vraiment pas ainsi qu'on peut schématiser la médecine : il suffit d'évoquer le cas du jeune médecin de garnison tout à fait inexpérimenté qui, il y a quelques jours seulement, a tué son patient en lui prescrivant à l'aveuglette de l'huile de ricin alors qu'il avait un ulcère à l'estomac fraîchement perforé.

27.9.1942

Ce dimanche après-midi, de seize à vingt heures, soirée amicale dans le foyer commun, avec dîner, bière gratuite et cigarettes. Discours du commandant Hösz(21), divertissements musicaux et théâtre

30.9.1942

Cette nuit, j'ai assisté à la huitième action spéciale(22). Le capitaine Aumeier(23) me précise, en réponse à ma question, que le camp de concentration d'Auschwilz avait une longueur de douze kilomètres, une largeur de huit kilomètres et une étendue de 22 000 arpents dont 12 000 de terre arable et 2 000 d'étangs poissonneux(24).

3.10.1942

J'ai procédé aujourd'hui à la conservation de matériel vivant provenant de foie et de rate d'hommes ainsi que de pancréas(25). J'y ai ajouté des poux conservés dans de l'alcool absolu prélevés sur des malades du typhus. A Auschwitz, des rues entières sont anéanties par le typhus. Aussi, me suis-je fait administrer ce matin, la première piqûre de sérum contre le typhus abdominal. Le lieutenant Schwarz est atteint de typhus exanthématique(26).

6.10.1942

Le lieutenant Entress a eu un accident de motocycle(27). Je lui ai fait un pansement. Le commandant Hösz est tombé de cheval. Le lieutenant Wirths n'est toujours pas rentré.

7.10.1942

J'ai assiste à la neuvième action spéciale (gens de l'extérieur et femmes musulmanes)(28). Wirths est de retour. Remplacement d'Entress dans le camp des hommes (présentation au médecin, etc.)

9.10.1942

J'ai envoyé à Munster un premier colis contenant neuf livres de savon mou d'une valeur de 200 RM. Temps pluvieux.

10.10.1942

J'ai prélevé et conservé du matériel vivant constitué de foie, de rate et de pancréas. J'ai fait confectionner par des détenus des fac-similés de cachets. J'ai chauffé ma chambre pour la première fois. Toujours des cas de typhus exanthématique et de typhus abdominal. Entrées et sorties du camp restent interdites

12.10.1942

Deuxième vaccination préventive contre le typhus ; elle a provoqué une forte réaction générale dans la soirée (fièvre). Malgré cela, j' ai assisté dans la nuit, à une action spéciale sur des gens en provenance de Hollande (1 600 personnes)(29). Scènes épouvantables devant le dernier bunker(30) ! C'était ma dixième action spéciale.

(Hössler(31))

13.10.1942

Arrivée du sous-lieutenant Vetter(32). Le major Cäsar(33) également atteint par le typhus, alors que sa femme en est morte il y a quelques jours. J'ai assisté à l'administration d'une peine, et, ensuite, à l'exécution de sept civils polonais.

14.10.1942

J'ai obtenu de Berlin un manteau toutes saisons (taille 52) ; prix 50 RM. Sur conseil du Service de santé, j'ai demandé au rectorat de Munster de m'indiquer la date de début du semestre d'hiver.

15.10.1942

Pour la première fois, il y eut de la gelée blanche, cette nuit ; dans l'après-midi, de nouveau, temps ensoleillé et chaud. J'ai prélevé sur un individu hétérogame du matériel vivant provenant du foie, de la rate et du pancréas.

16.10.1942

Vers midi, j'ai envoyé le deuxième colis, d'une valeur de 300 RM à Mme Wizemann pour qu'elle me le garde. Dans le camp, j'ai fait photographier un Juif syndactyle (père et oncle ont la même maladie).

Savon, savon en paillettes, articles de couture.

17.10.1942

J'ai assisté à l'administration d'une peine et à onze exécutions. J'ai prélevé du matériel vivant de foie, de rate et de pancréas après injection de pilocarpine(34). Je suis allé à Nikolaï avec Wirths ; au préalable, il me fit savoir que je devais rester plus longtemps.

18.10.1942

Ce dimanche malin, par temps pluvieux et froid, j'ai assisté à la onzième action spéciale (Hollandais)(35). Scènes horribles avec trois femmes qui suppliaient de leur laisser la vie sauve.

19.10.1942

Je suis allé à Kattowitz avec le lieutenant Wirths et Mme Hösz(36) pour acheter des épaulettes pour mon manteau toutes saisons. Retour par Nikolaï.

24.10.1942

Six femmes ont été piquées pour avoir participé à l'émeute de Budy (Klehr(37))

25.10.1942

Ce dimanche, par magnifique temps d'automne, j'ai fait une promenade à bicyclette jusqu'à Budy en passant par Rajsko. Wilhelmy est revenu de son voyage en Croatie (eau-de-vie de prunes)

31.10.1942

Depuis une quinzaine de jours, magnifique temps d'automne qui donne prétexte, quotidiennement à des bains de soleil dans le jardin du foyer des Waffen 5.5. Même les nuits claires sont relativement douces. Thilo et Meyer étant en permission en Allemagne, on m'a confié les fonctions de médecin de l'unité. A cause d'une visite deve­nue indispensable à l'autorité supérieure, j'ai demandé une permission de cinq jours pour me rendre à l'hôpital militaire S.S. de Prague.

1.11.1942

Ce dimanche, après le service à l'infirmerie, j'ai surtout prélevé du sang de veinules. A 13 h 01 j'ai pris le rapide d'Auschwitz à Prague [...(38)]

6.11.1942

[...] Durée du voyage Prague-Auschwitz : plus de neuf heures. Dès mon arrivée, je me suis rendu au foyer des officiers S.S. où, une fois de plus, j'ai pu manger à satiété.

8.11.1942

Cette nuit, par temps d'automne gris et pluvieux, j'ai participé à deux actions spéciales (douzième(39) et treizième(40)). Dans la matinée, j'ai salué à l'infirmerie l'adjudant Kilt, un de mes étudiants originaire d'Essen. Dans l'après-midi, encore une action spéciale, donc la quatorzième à laquelle j'ai participé jusqu'à présent(41). Dans la soirée, réunion amicale sur invitation de Wirths, maintenant capitaine. Il y eut du vin rouge bulgare et de l'alcool de prunes croate.

10.11.1942

Aujourd'hui, première légère chute de neige et givre dans la nuit.

13.11.1942

J'ai prélevé du matériel vivant (foie, rate et pancréas) sur un détenu juif très atrophique de dix-huit ans que j'ai photographié auparavant(42). Comme toujours, j'ai conservé le foie et la rate dans du camoy et le pancréas dans du zenker (détenu n° 68 030)

14.11.1942

Ce samedi, soirée de variétés dans la maison commune (formidable !). J'ai particulièrement apprécie les chiens dansants, les deux coqs nains qui chantaient sur ordre, l'homme empaqueté ainsi que le groupe des cyclistes.

15.11.1942

Dans la matinée, j'ai assisté à l'exécution d'une peine.

16.11.1942

J'ai envoyé un colis de savon mou (environ douze livres) d'une valeur de 300 RM à Mia et Gretchen.

17.11.1942

J'ai envoyé une petite valise à Mme Wizemann (cinquième colis(43)) d'une valeur déclarée de 300 RM. Contenu : deux bouteilles d'alcool de vin, des préparations de vitamines et de fortifiants, des lames de rasoir, du savon de toilette et à barbe, des thermomètres, des ciseaux à ongles, des flacons d'iode, des préparations d'alcool à 96 %, des radiographies, de l'huile de foie de morue, des articles pour écrire, des enveloppes, des parfums, de la laine à repriser, des aiguilles, du dentifrice en poudre, etc., etc.(44). Dans la soirée, tempête de neige qui transforma les rues en marécages boueux. Préparatifs pour le départ du lendemain pour Prague, resteront à l'infirmerie : Jambor(45), Brauner(46), Biedermann(47), Wilks(48) et, dans le bâtiment des malades : Klehr et Scherpe(49), tous de vieux « combattants de derrière les barbelés » et « vieux routiers de camps de concentration ». A force d'insister, le sergent-chef Ontl(50) m'extorque un bon pour l'acquisition d'un pantalon modèle « breeches ». Le pharmacien, le capitaine Krömer s est toujours révélé un bon camarade lorsqu'il s'était agi de mettre à ma disposition les réactifs dont j'avais besoin. Le dentiste Sauther(51) vient d'être muté à Minsk.

Quatorze kilogrammes.

18.11.1942

Aujourd'hui, à 13 h 20, je suis parti pour Prague [...]

   

2. Le document Dannecker

Rapport du capitaine S.S. Dannecker(52) au colonel S.S. Dr. Knochen(53) et au lieutenant-colonel S.S. Lischka(54), Paris le 13 mai 1942 ; objet : affectation du matériel roulant pour les transports juifs(55)

Le major Weber, l'officier de liaison de la section de transport ferroviaire pour l'aviation, parlait ici il y a quelque temps. La conversation vint aussi sur l'affectalion de matériel roulant pour la déportation des Juifs. Comme l'avait dit alors le major Weber, le chef de la section de transport ferroviaire, le général-lieutenant Kohl lui-même s'intéressait fort au problème juif. Je me suis donc déclaré disposé, si le général le souhaitait, à lui exposer la question juive en France. En suite de quoi, le lieutenant général a fait savoir par téléphone qu'il se réjouirait si je me rendais chez lui, le 13 mai 1942 à 11 heures. Pendant la conversation qui dura une heure et quart, j'ai donné au général une vue d'ensemble sur la question juive et la politique concernant les Juifs en France. J'ai pu constater qu'il était un adversaire sans compromis des Juifs et qu'il approuve à 100 % une solution finale de la quesùon juive ayant pour but l'extermination sans reste de l'adversaire. Il se montre aussi un adversaire des Églises politiques. En enchaînant, le lieutenant-général Kohl m'a déclaré littéralement, en présence du major Weber : « je me réjouis que nous nous soyons rencontrés et que nous ayons établi un lien. Vous pouvez traiter avec mon rapporteur compétent pour cette question des transports à venir. Si vous me dites, je veux transporter 10.000 ou 20.000 Juifs à l'Est, vous pouvez compter dans tous les cas que je mettrai à la disposition le matériel roulant nécessaires et les locomotives. » Le général déclara ensuite qu'il considère la solution rapide de la question juive en France occupée comme une nécessité vitale pour la troupe d'occupation et que c'est pourquoi, au risque de paraître brutal, il donne toujours son appui radical.

3. Le telex du 29 avril 1943 (56)

Major Guenther(57), Berlin, le 29 avril 1943, au commandant de la police de sécurité et du service de sécurité pour le territoire néerlandais occupé, major Zoepf(58), La Haye , au commandant de la police de sécurité et du service de sécurité colonel Knochen, Paris, au délégué du chef de la police de sécurité et du service de sécurité major S.S. Ehlers(59), Bruxelles ; concerne évacuation des Juif(60)

Le camp d'Auschwilz réitère, pour des raisons évidentes, sa demande de ne pas faire d'aucune manière, avant leur départ, aux Juifs en instance d'évacuation la moindre révélation inquiétante sur le lieu et la façon dont il est prévu de les utiliser. Je prie d'en prendre acte pour application. En particulier, j'insiste sur les instructions permanentes à l'escorte de ne faire pendant le voyage aucune allusion susceptible de provoquer une quelconque résistance de la part des Juifs et de n'éveiller aucun soupçon sur la façon dont ils seront logés. En raison de travaux urgents à exécuter, Auschwitz doit attacher de l'importance à ce que la réception des transports et leur répartition ultérieure se déroulent autant que possible sans accroc.

4. La méthode Brack (61)

Ministère du Reich pour les territoires occupés de l'Est, projet de lettre signé Wetzel(62), Berlin, le 25 octobre 1941 ; objet : solution de la question juive ; concerne : votre compte rendu du 4 octobre 1941 sur la solution de la question juive(63)

Me référant à ma lettre du 18 octobre 1941, je vous fais savoir que M. Brack(64), chef supérieur du service de la chancellerie du Fiihrer, s'est déclaré prêt à collaborer à l'installation des baraquements nécessaires et des appareils à gaz. A l'heure actuelle, nous ne disposons pas d'un nombre suffisant d'appareils : il faut d'abord les construire. Brack estime qu'il sera plus facile de fabriquer ces appareils sur place plutôt que dans le Reich. Le mieux serait d'envoyer son personnel à Riga, et en particulier, son chimiste, le Dr. Kallmeyer(65), qui s'occupera de tout le nécessaire. Brack fait remarquer que le procédé employé n'est pas sans présenter quelque danger. C'est pourquoi je vous prie de vous adresser au chef supérieur du service Brack, à la chancellerie du Führer (chef II, commission de travail du Reich pour les établissements thérapeutiques et hospitaliers, Tiergartenstrasse 4, à Berlin), en passant par l'intermédiaire de votre chef supérieur de la police et des S.S. : vous lui demanderez de nous envoyer le chimiste Dr. Kallmeyer, ainsi que d'autres collaborateurs. Je me permets de vous faire observer que le major Eichmann, chargé des questions juives à l'Office central de la Sécurité du Reich, est d'accord. Le major Eichmann nous fait savoir que des camps sont prévus pour les Juifs à Riga et à Minsk où pourront être transférés même les Juifs de l'ancien Reich. A l'heure actuelle, on évacue des juifs de l'ancien Reich pour les envoyer à Litzmannstadl(66) et d'autres camps encore, d'où ils partiront vers l'Est, et, s'ils sont aptes au travail, dans les camps de travail. A en juger par la situation actuelle, il n'y a aucun scrupule à avoir pour liquider, selon la méthode Brack, les juifs inaptes au travail. De cette façon, des incidents tels que ceux qui ont eu lieu au cours des fusillades de Juifs à Vilna — et ces fusillades étaient publiques, selon le compte rendu que j'ai sous les yeux - ne seront plus tolérés et ne seront plus possibles. Par contre, les Juifs aptes au travail seront transportés vers l'Est, les hommes et les femmes aptes au travail seront séparés les uns des autres. Je vous prie de me rendre compte de toute autre mesure prise.

 

5. La "Vergasungskeller" d'Auschwitz (67)

Le chef de la direction centrale des constructions de la Waffen S.S. et de la police à Auschwitz, capitaine S.S. (68) au chef de l'office du groupe C, général de brigade S.S. et général-major de la Waffen S.S ., Dr. ing. Kammler(69) à Berlin-Lichterfelde-Ouest, le 29 janvier 1943 ; (commande) objet : crématoire II, état du bâtiment(70)

Le crématoire II a été achevé grâce à l'emploi de toutes les forces disponibles, malgré des difficultés immenses et un temps de gel, par des équipes de jour et de nuit, à l'exception de quelques détails de construction. Les fours ont été allumés, en présence de M. l'Ingénieur principal Prüfer, de l'Entreprise Topf et fils, Erfurt, chargée de leur construction, et ils fonctionnent parfaitement. Le plafond en béton de la cave aux cadavres [Leichenkeller] n'a pas pu encore être décrépi en raison de l'action du gel. Cela est toutefois sans importance étant donné que la cave de gazage (Vergasungskeller) peut être utilisée à cette fin. L'Entreprise Topf et fils n'a pas pu livrer à temps le dispositif d'aération et de desaération commandé par la direction centrale des constructions en raison de l'indisponibilité en wagons. Après l'arrivée du dispositif d'aération et de desaération, l'incorporation de celui-ci sera aussitôt commencée de sorte qu'on peut prévoir que le 20 février 1943, il sera complètement en service. Un rapport de l'ingenieur-contrôleur de l'Entreprise Topf et fils est ci-joint.

 

6. La "Vergasung" (71)

Dr Becker (72), sous-officier S.S., au lieutenant-colonel S.S. Rauf à Berlin. Kiev, le 156 mai 1942 (73)

Très secret

L'inspection des camions par les Groupes D et C(74) est terminée Alors que les voitures de la première série peuvent être utilisées si le temps n'est pas trop mauvais, les camions de la deuxième série (Saurer) s'arrêtent complètement par temps pluvieux. Si, par exemple, il a plu pendant une demi-heure, on ne peut plus s'en servir, ils dérapent. On ne peut les employer que par temps absolument sec. Il reste à savoir si on peut uniquement employer la voiture en la laissant au lieu d'exécution. On devra d'abord l'y amener, ce qui n'est possible que par beau temps. Le lieu d'exécution est généralement à dix ou quinze kilomètres de la grande route, donc d'accès difficile, du fait de son emplacement ; par temps humide ou par temps pluvieux, on ne peut y accéder. Si les gens à exécuter sont conduits par camion ou amenés à pied, ils comprennent immédiatement ce qui va arriver, et ils s'agitent, ce qui est à éviter, autant que possible. Il ne reste donc qu'un procédé à employer : les charger au lieu de groupage et les conduire à cet endroit, j'avais donné l'ordre de camoufler les camions du groupe D en roulottes, en plaçant de chaque côté des plus petits une paire de volets, deux paires de volets sur les plus grands, comme on peut en voir fréquemment aux fermes dans les campagnes. Ces voilures étaient devenues si connues que non seulement les autorités, mais aussi la population civile les appelaient « les camions de la mort » dès qu'elles les voyaient apparaître. A mon avis, même camouflées, on ne peut dissimuler longtemps ces voitures. Le camion Saurer que j'avais amené de Simferopol à Taranrog avait eu ses freins endommagés en cours de routle. Le commandant de la sécurité à Mariupol constata que les patins du frein à huile et a air combiné étaient cassés en plusieurs endroits. A force de persuasion et de pourboires, nous arrivâmes à faire monter une machine sur laquelle les  patins avaient été revus. Quand j'arrivai à Stalino et à Gorlowka, quelques jours plus tard, les chauffeurs des camions se plaignaient des mêmes défauts. Après avoir parlé aux commandants de ces unités, je m'en fus une fois de plus à Mariupol, pour faire faire quelques patins pour ces voitures également. Comme convenu, deux patins seraient faits pour chacune des voitures, six patins resteraient à Mariupol pour en faire le remplacement sur le groupe D et six patins seraient envoyés au sous-lieutenant S.S. Ernst à Kiev, pour les voitures du groupe C. On se procurera à Berlin les patins pour les groupes B et A, car le transport de Mariupol au Nord serait trop compliqué et prendrait trop de temps. De moindres avaries de voitures seront réparées par des techniciens des unités, c'est-à-dire des groupes, dans leurs propres ateliers. A cause du terrain accidenté et de l'état indescriptible des chemins et des routes, les calfatages et les rivets lâchent à la longue On m'a demande si dans ce cas, il faudrait amener les voitures à Berlin pour les réparer. Le transport à Berlin est trop cher et demanderait trop de carburant. Pour éviter ces dépenses, j'ai ordonné de souder les petites fuites et lorsque ce n'est plus possible, de faire savoir à Berlin immédiatement que le Pol. n°(75)... est hors d'état de marche.

De plus, j'ai ordonné que, une fois le gaz lâché, les hommes soient tenus aussi loin des camions que possible afin que leur santé ne souffre aucun dommage du gaz qui pourrait éventuellement s'échapper. J'aimerais saisir cette occasion pour attirer votre attention sur les remarques suivantes : beaucoup d'unités ont fait faire par leurs hommes le déchargement après l'emploi du gaz. J'ai attiré l'attention de ces C[ommandos] S(peciaux) sur l'immense tort psychologique que fait subir ce travail à la santé de ces hommes, sinon immédiatement, du moins par la suite. Les hommes venaient se plaindre à moi de maux de tête qui apparaissaient après chaque déchargement. Cependant, ils ne veulent pas changer les ordres, car ils craignent que les prisonniers appelés pour ce travail ne profitent d'un moment opportun pour s'évader. Pour protéger les hommes contre ces inconvénients, je demande que des ordres soient donnes en conséquence.

Le gazage ne se fait généralement pas d'une façon correcte. Pour en finir le plus vite possible, le conducteur presse l'accélérateur à fond. En agissant ainsi, on fait mourir les gens par étouffement, et non par assoupissement progressif comme prévu. Mes directives ont prouvé que grâce à un ajustement correct des leviers, la mort est plus rapide et les prisonniers s'endorment paisiblement. On ne voit plus de visages convulsés, plus d'excrétions, comme on en remarquait auparavant. Je poursuis aujourd'hui mon voyage vers le groupe C où un prochain courrier pourra m'atteindre.

 

Notes

(1) Le texte est repris de la publication Auschwitz vu par les S.S., Hösz, Kremer, Broad, musée d'État, Oswiecim, 1974, p. 226 ss. L'apparat critique a été modifié, ainsi que quelques expressions.
(2) Voir le chapitre VI.
(3) Anton Wilhelmy, chef de compagnie du médecin de garnison.
(4) Environ 741 déportés, arrivés ce jour avec le convoi XXVI de France, ont été gazés.Voir le chapitre premier.
(5) Sur les « musulmans » d'Auschwitz, voir le chapitre premier. 800 détenues cachectiques ont été sélectionnées et gazées.
(6) Heinz Thilo.
(7) Environ 677 déportés, arrivés ce jour avec le convoi XVI des Pays-Bas, ont été gazés.
(8) Eduard Wirths.
(9) En allemand « Radfahrer absteigen » pour désigner avec ironie ceux qui inclinent la tête (d'où la position du cycliste) devant leurs supérieurs en piétinant (comme on pédale) leurs subalternes.
(10) Environ 564 déportés, arrivés ce jour avec le convoi XXVIII de France, ont été gazés.
(11) Environ 571 déportés, arrivés ce jour avec le convoi XXIX de France, ont été gazés.
(12) La cinquième fois, en réalité. Sur l'erreur de numérotation des « actions spéciales », voir le chapitre premier.
(13) Environ 632 déportés, arrivés avec le convoi VIE de Belgique, ont été gazés.
(14) Enno Lolling, docteur en médecine, chef de l'Office sanitaire (D lu) à l'Office central de l'économie et de l'Administration de la S.S .
(15) Bruno Kitt.
(16) Georg Franz Meyer, lieutenant S.S.
(17) Environ 499 déportés, arrivés ce jour avec le convoi XXXV de France, ont été gazés.
(18) Cette seconde « action spéciale » porte sur un convoi juif de Slovaquie dont le nombre de déportés n'est pas connu, 294 matricules sont attribués aux hommes et 67 aux femmes. Les autres déportés ont été gazés.
(19) Oswald Pohl, chef de l'Office central de l'administration et de l'économie S.S.
(20) Chef de l'Office central sanitaire de la S.S .
(21) Le major S.S. Rudolf Hösz, commandant du complexe concentrationnaire d'Auschwitz.
(22) Le nombre de personnes gazées n'est pas établi. A l'arrivée d'un convoi d'origine inconnue, 37 hommes et 119 femmes ont été immatriculés, ce jour.
(23) Hans Aumeier, commandant du camp d'Auschwitz.
(24) La région d'intérêts du KL Auschwitz couvre environ 40 km2.
(25) Première mention des activités scientifiques de Krcmer à Auschwitz.
(26) Heinrich Schwarz chef de la section de la mise au travail — III a.
(27) Friedrich K. H. Entress, docteur en médecine, exerce la fonction de médecin du camp d'Auschwitz.
(28) D'un convoi dont le nombre de déportés n'est pas connu, 40 hommes et 58 femmes ont été immatriculés, les autres gazés.
(29) 1 251 déportés, arrivés le 11 octobre avec le convoi XXVI des Pays-Bas, ont été gazés. A noter que le 12 octobre sont arrivés les convois XII etl XIII de Belgique dont environ 1 100 déportés ont été gazés.  
(30) L'une des deux fermes paysannes transformées en chambres a gaz.
(31) Franz Hössler, chef des équipes des prisonniers et notamment du commando spécial opérant aux chambres à gaz de Birkenau.
(32) Helmuth Vetter, docteur en médecine et collaborateur des entreprises IG-Farbenindustrie et Bayer, examinait la tolérance des médicaments par les prisonniers.
(33) Joachim Cäsar, chef de la section des fermes agricoles.
(34) La pilocarpine est une nouvelle drogue que Kremer expérimente sur un  détenu  avant  son  assassinat. Voir à ce  propos  R.V.  Percival, «Lebendfrisches aus Auschwitz » dans Die Zeit, n° 16, 14 avril 1989.
(35) Environ 1 024 déportés, arrivés ce jour avec le convoi XXVIII des Pays-Bas, ont été gazés.
(36) Hedwig Hensel, l'épouse de Rudolf Hösz.
(37) Infirmier S.S. à l'hôpital du camp, le sergent-major S.S. Josef Klehr avait, selon la déposition judiciaire de Kremer à Cracovie, pratiqué une injec tion de phénol à l'une des six femmes. D'après les dires de Kremer, lui-même n'aurait «regardé que l'exécution de la première de ces femmes et puis, [il est] sorti ».
(38) Le journal de Kremer pendant son séjour à Prague ne comporte aucune note se rapportant à son activité à Auschwitz.
(39) Le 7 novembre est arrivé un convoi de Ciechanow.
(40) D'un convoi de Lublin, du camp de Majdanek, 25 déportés ont été admis au camp. Les autres ont été gazés.
(41) A l'arrivée du convoi XLII de France, 773 déportés ont été gazés.
(42) Le détenu matricule 68 030 était Hans De Jong, né le 18 février 1924 à Francfort, arrivé avec un convoi des Pays-Bas, le 14 octobre l942 et décède à Auschwitz, ce 13 novembre l942.
(43) Kremer a envoyé son quatrième colis le 5 novembre, avant son départ de Prague.
(44) Interrogé le 30 juillet 1947 à Cracovie, Kremer a expliqué qu'« au grenier du bâtiment où avaient lieu les autopsies, on triait les médicaments différents instruments ainsi que toutes sortes d'autres objets personnels amenés à Auschwitz par ces gens qui, du convoi, étaient envoyés directement dans les chambres à gaz. De ces objets, les prisonniers me donnaient différentes choses comme : savon, dentifrice, fil, coton à repriser, aiguilles, thermomètres, ciseaux à ongles, etc ; objets dont on se sert tous les jours. J'en faisais des colis et je les envoyais à mes amis ».
(45) Eduard Jambor, caporal-chef S.S., préposé aux écritures du médecin de garnison.
(46) Ferdinand Brauner, caporal-chef S.S. du bureau du médecin de garnison.
(47) Aucune autre mention plus précise sur ce S.S. dans les archives.
(48) Martin Wilks, chef comptable S.S. auprès du médecin de garnison.  
(49) Herbert Scherpe, infirmier S.S. à l'infirmerie des prisonniers du camp principal.
(50) Friederich Ontl, chef de bureau du médecin de garnison.
(51) Erich Sauther.
(52) Theodor Dannecker, chargé des affaires juives à Paris.
(53) Helmut Knochen, commandant de la police de sécurité et du service de sécurité en France.
(54) Kurt Lischka, suppléant permanent de Knochen et commandant des services de police de la région parisienne, également chef de la section II de la police de sécurité et du service de sécurité en France.
(55) Voir le document en allemand dans S. Klarsfeld, Deutsche Dokumente 1941-1944. Die Endlösung der Judenfrage in Frankreich, herausgegeben von Serge Klarsfeld, Paris, 1977, p. 56 ; voir une traduction partielle dans J. Billig, La Solution finale de la question juive. Essai sur ses principes dans le III' Reich et en France sous l'Occupation, Paris, 1977.
(56) Voir les chapitres III et IV.
(57) Rolf Guenther, l'adjoint d'Adolf Eichmann, à la section IV B 4 de l'Office central de la Sécurité du Reich.
(58) Willy Zoepf, chargé des affaires juives aux Pays-Bas.
(59) Ernst Ehlers. Voir le chapitre IV.

(60) Voir le document en allemand dans S. Klarsfeld et ML Steinberg, Dokumente, Die Endlösung der Judenfrage m Belgien, The Beate Klarsfeld Foundation, New York - Paris, 1980, p. 64.
(61) Voir le chapitre III et IV.
(62) Alfred Wetzel, chargé des affaires juives à ce ministère.
(63) P. Joffroy et K. Kontgseder, Eichmann par Eichmann, texte établi par Pierre Joffroy et Karin Königsedcr, Paris, 1970, p. 162-163.
(64) Victor Brack.
(65)Helmut Kallmeyer.
(66) La ville de Lodz, dans le Warthegau.
(67) Voir le chapitre III.
(68) Karl Bischoff.
(69) Hans Kammler.
(70) G. Wellers, Les Chambres à gaz ont existé : des documents, des témoignages, des chiffres, Gallimard, Paris, 1981, p. 85.
(71) Voir le chapitre III.
(72) August Becker.
(73) H. Monneray, La Persécution des Juifs dans les pays de l'Est, Paris, 1949 p. 148-150.
(74) Il s'agit de groupes d'action de la S.S. et de la police opérant dans les territoires soviétiques occupés.
(75) Pol. (Polizei), soit le camion portant la plaque minéralogique n°...