Commémoration du Père Daniel Hubert Gillard Gingelom, le 26/10/2025


Discours de Fons Gillard, frère
du père Daniel Hubert Gillard

Traduction en espagnol (avec deepL). Retour au site Daniel Gillard

Chers échevins,

Chère famille, chers amis et chers concitoyens du Père Hubert Gillard.

Tout d'abord, au nom de la famille, je tiens à remercier tout particulièrement l'administration communale d'avoir si bien voulu répondre à la demande de commémorer le 40e anniversaire du décès du père Hubert, Padre Daniel pour les Colombiens, et d'ériger une plaque commémorative. Merci de tout cœur !

Je tiens également à remercier tout particulièrement Roxane Bormans, bibliothécaire et secrétaire du cercle d'histoire locale de Gingelom. En concertation avec les échevins, elle a assuré la réalisation pratique de cette commémoration sobre.

Enfin, je remercie Jan Hertogen, l'initiateur de tout cet événement. Il vit depuis quelques années à Gingelom, Borlo. Nous nous sommes connus il y a longtemps en tant que collègues dans le domaine des soins aux personnes handicapées. Son attention a d'abord été attirée par le panneau indiquant le nom de la rue, Pater Gillardstraat. Il s'est alors mis à la recherche de documentation sur Hubert. Il s'est rapidement rendu compte qu'Hubert était une personne très spéciale... et que plusieurs articles avaient déjà été publiés à son sujet dans des journaux et des magazines, ainsi que des interviews, mais surtout des informations sur l'attentat sanglant et son décès qui en a résulté, six mois plus tard, en 1985. Grâce à plusieurs contacts avec l'administration communale, un projet a rapidement vu le jour afin de commémorer de manière particulière le quarantième anniversaire de ce décès et, surtout, de le préserver pour les générations futures.

Jan, notre famille vous est particulièrement reconnaissante pour tout ce que vous avez accompli jusqu'à aujourd'hui avec beaucoup de connaissances et de dévouement.

Nous avons une grande admiration pour cela. Merci beaucoup, Jan !

En ce qui concerne la vie et l'œuvre de notre frère, j'aimerais mettre en avant quelques points qui se retrouvent également dans plusieurs documents accessibles via le code QR figurant sur la plaque commémorative. Hubert était un garçon de village ordinaire, qui a passé de nombreuses heures de sa jeunesse ici, sur cette place, dans cette rue. Et comme beaucoup à son époque, il n'hésitait pas à faire des bêtises ici et là. Il a suivi ses études secondaires au collège des pères Assomptionnistes à Zepperen, puis s'est préparé à la prêtrise et à son ordination, principalement à Louvain.

Il a fait son eremitisme dans cette église paroissiale.

Il a ensuite étudié l'histoire de l'art à la KU Leuven. Il a même enseigné pendant quelques années au collège de Zepperen, ce qui lui a permis de nouer et de maintenir des contacts avec un groupe d'artistes du Limbourg, qui est devenu un véritable groupe d'amis.

Au cours de ses études, il est rapidement apparu qu'il avait un don particulier pour assumer un rôle de leader et de pionnier.

Il était une source d'inspiration pour ses collègues et ses nombreux amis, et notre famille l'adorait. Il était l'ami de tous ceux qui le connaissaient. Il savait motiver les gens dans de nombreux domaines, où et quand bon lui semblait.

L'art et la culture étaient sa grande passion. Il avait également un esprit très pratique. Le fait qu'il ait beaucoup côtoyé le monde de la construction pendant ses études secondaires lui a permis de mettre à profit ses connaissances dans ce domaine en Colombie.

Son travail là-bas, notamment dans les bidonvilles de Medellin et Cali, mais aussi dans les environs, est difficile à résumer en quelques phrases.

Je tiens toutefois à mentionner quelques points. Tout ce que faisait Hubert était motivé par une conviction religieuse profonde, mais aussi par un fort engagement social ou une grande inspiration.

Mais il n'agissait pas seul. Pour tous ses projets, il s'entourait de personnes issues de toutes les couches de la société colombienne : pauvres comme riches, responsables politiques comme supporters de son équipe de football préférée, América de Cali, etc. C'est ainsi qu'est né un réseau de ce qu'il appelait un centre pastoral-profane et surtout populaire, qui œuvrait pour le développement, mais aussi pour l'émancipation des habitants des bidonvilles et même bien au-delà. Le Centre Cecan portait (et porte toujours) son nom : Corporacion Daniel Gillard. Son principe directeur dans tout son travail était : « Quand on veut, on peut ».

Mais tout cela ne s'est bien sûr pas déroulé sans problèmes, petits et grands.

La situation en Colombie était alors loin d'être rose et évoluait souvent de mal en pis. Cela a souvent fait douter Hubert...

Mais il a continué à croire en sa mission et en sa vocation et a poursuivi son travail dans le cadre de nombreux projets qui, à chaque fois, plaçaient l'être humain au centre.

Son engagement social lui a finalement été fatal. Le gouvernement, mais surtout les forces militaires, soutenues par des unités paramilitaires, l'ont éliminé, comme tant d'autres, prêtres et laïcs.

Ils l'ont réduit au silence et assassiné !

Mais son travail n'a pas été perdu, bien au contraire. Il l'avait prévu, il l'avait même ressenti et vécu à plusieurs reprises. C'est pourquoi il avait rassemblé des personnes autour de lui et les avait préparées à son absence. Aujourd'hui encore, toute une équipe de personnes compétentes, mais surtout passionnées, poursuit son objectif : le développement et l'émancipation du peuple, en commençant par les bidonvilles, mais aussi à travers différents canaux médiatiques, dans toute la région.

Je voudrais conclure par un texte figurant sur la carte mortuaire qui a été distribuée à l'occasion de la cérémonie commémorative du décès d'Hubert, ici, dans l'église de Gingelom. Il s'agit d'un extrait d'un chant liturgique du poète néerlandais Huub Oosterhuis, qui lui correspond tout à fait :

« Tu nous as précédés
comme une flamme dans la nuit.
Tu es allé trop loin
Tu es un homme de trop.
Tu es à jamais en sécurité auprès de ton Dieu.
Le silence ne te dit rien,
ta mort est inconcevable.
Tu nous as précédés
un visage familier et aimable,
une partie de notre existence
un ami, une trace de lumière. »

Fons Gillard