Paul Verlaine - Oeuvres Libres

Hombres 4/15

 

              Balanide 2

Nl 

Gland, point suprême de l'être,
           De mon maître,
De mon amant adoré
Qu'accueille, avec joie et crainte
           Ton étreinte
Mon heureux cul, perforé

Tant et tant par ce gros membre
           Qui se cambre,
Se gonfle et, tout glorieux
De ses hauts faits et prouesses,
           Dans les fesses
Fonce en élans furieux. -

Nourricier de la fressure,
           Source sûre
Où ma bouche aussi suça,
Gland, ma grande friandise,
           Quoi qu'en dise
Quelque fausse honte, or, ça,

Gland, mes délices, viens, dresse
           Ta caresse
De chaud satin violet
Qui dans ma main se harnache
           En panache
Soudain d'opale et de lait.

Ce n'est que pour une douce
           Sur le pouce
Que je t'invoque aujourd'hui
Mais quoi! ton ardeur se fâche...
           O moi lâche!
Va, tout à toi, tout à lui

Ton caprice, règle unique.
           Je rapplique
Pour la bouche et pour le cu
Les voici tout prêts, en selle,
           D'humeur telle
Qui te faut, maître invaincu.

Puis, gland, nectar et dictame
           De mon âme,
Rentre en ton prépuce, lent
Comme un dieu dans son nuage,
           Mon hommage
T'y suit, fidèle - et galant.